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  • christophealexisbi

Chronique X - Guerre des sexes

Dernière mise à jour : 20 sept.


Homme s'ennuyant au lit tandis que sa femme dort - Guerre des sexes
Chronique X - Guerre des sexes - Photo d'article du Figaro

Le figaro poste un tweet - L’écart de désir entre les deux sexes est constaté par la littérature scientifique.

Ça c’est une info ! Que ferions-nous sans les médias et la science ?!


Le tweet est appuyé par l’affirmation d’un psychiatre, Philippe Brenot - Beaucoup de couples se séparent car l’homme ne peut plus supporter de faire l’amour seulement une fois par semaine…

Des mots simples, comme on les aime, de la polémique comme on l’aime… Bref, l’article tourne autour du pot aux roses, en évitant de mettre les pieds dans le plat, rien de nouveau dans la sphère médiatique. Le fond du pot est d’une profondeur abyssale, tout comme le soleil menace les ailes de la bonne conscience, donc on leur préfère les lumières artificielles de la Caverne.


Une abonnée X confirmée (Nolwenn Guellec) retweete - Beaucoup de couples se séparent car les femmes n'ont pas envie de 7 minutes de missionnaire poussif après avoir récupéré les enfants à l'école, préparé le dîner en surveillant les devoirs et rangé la cuisine seule pendant que Monsieur faisait caca.


La touche d’humour fait le job, les likes et les partages se multiplient comme des petits pains congelés, prêts à consommer. Mais le pot pourrit toujours et notre abonnée Nolween se retrouve confrontée à la surenchère habituelle de réactions sans substance caractérisant nos  réseaux sociaux.


Sans espoir de réponse compte tenu de la taille du fil de discussion, j’ai néanmoins tenté d’évoquer la partie immergée de cet iceberg dont on ne peut plus nier les effets sur la coque de notre Titanic global.


À Nolwenn donc :

La tirade est pertinente et tragicomique à souhait ! Vous évoquez un cliché qui ne joue pas en faveur de la condition humaine…  Il y a néanmoins de plus en plus d’exceptions qui confirment la règle : j’évoque ces hommes "alternatifs" qui ont quitté l’enfer du marché de l’action pour se concentrer sur la demeure et la famille et qui sont regardés comme des bêtes curieuses par leurs homologues compétitifs. Nombre de ces "déviants" se retrouvent dans la peau des femmes que vous évoquez et n’ont pas envie de rapports sexuels hygiénistes et sans saveur, après avoir rempli les tâches tacitement dévolues aux femmes, tandis que la leur siégeait sur le trône en lisant femme actuelle pour se soulager de la constipation d’une rude journée de travail.


Cela dit, cette exception n’a que peu de poids dans le procès équitable que les femmes méritent. Un procès qui n’a jamais vraiment eu lieu et auquel pourraient s’ajouter les enfants en tant que partie plaignante. Les enfants, et si nous allions plus loin, tout ce qui à nos yeux corrompus représente encore l’innocence. Les animaux d’élevage par exemple.

 

Bien heureusement, au-delà des clichés et malgré l’indéniable quête de puissance ayant longtemps tué l’amour et servi l’orgueil masculin, la sensibilité, la force faible, le raffinement et la passion des petites choses sont aussi le propre du mâle. Un maigre espoir… Reste à résoudre la question que tout le monde semble éviter : l’instrumentalisation politique et économique de la guerre des sexes - par un pouvoir qui n’a pas de nom, pas de sexe, pas de frontière, pas de culture, ni même la moindre identité ou légitimité sur cette terre. Un anneau unique pourrait-on dire, forgé par l’Orgueil humain dans le magma de la montagne du destin. Vous comprendrez l’allusion. lol


Le paradoxe de Twitter, disons de X, consiste à  privilégier les citations et les punchlines courtes dans un monde si complexifié, que rien ne mérite plus d’y être dit, sans prendre le temps de le dire. Il serait donc absurde de vous répondre ici en quelques lignes, face à un sujet ma foi (…) si complexe.  En revanche, votre tweet m’a tellement inspiré que je ne me suis pas contenté de ces mots pour développer le sujet que vous avez introduit avec humour.


Après quelques mots sympathiques pour finaliser le message, à ma grande surprise, je me suis retrouvé dans l’impossibilité de le poster en commentaire… J’avais oublié que  X ne vous permet plus de répondre à des "tweeteurs" sans abonnement premium. La maladie des nouveaux riches phase deux : fini la mégalomanie des célébrités de la révolution "positive" amorcée par les seventies ! À leur décharge, ces produits du néolibéralisme portent lourd sur leurs petites épaules individuelles. Le piège de la notoriété et le fardeau de la réussite dans un monde en échec par exemple… Quel poids peuvent-ils avoir sur la conscience, ces génies ayant participé à forger un nouvel Objet, un nouvel  anneau plus précieux que jamais ? Un écran magique voué à tenir dans une poche et relié à une IA… Pour les gouverner tous.

 

Voici la suite de ma réponse à la question soulevée par Nolwenn et par un bon nombre de médias, dans un contexte mondial sous le signe du conflit absolu :


L’actuelle guerre des sexes est une des innombrables conséquences du  "masculin qui l’emporte" 

-           La guerre est le domaine des Hommes dit-on.


Un parti pris majoritaire en faveur du cauchemar de Darwin : la croyance, pourtant obsolète, en les lois de la domination et de l’adaptationnisme individualiste. Les altérités réciproques, entre sexe défini comme fort et sexe défini comme faible, caractérisent un complexe dialectique entre hommes et femmes  hérité de la fin de l’innocence de l’être.

Il y a là un rapport étroit  avec le thème biblique des malheurs d’Adam et Eve ayant découvert la connaissance, goûté au fruit défendu et donc au machiavélique pouvoir d’instrumentaliser les forces et les faiblesses de "l’autre". L’autre étant ce qui n’est pas soi, matière inerte ou vivante.  À ce jeu, les femmes n’ont pas toutes et pas toujours été en reste. Ce jeu, c’est celui de l’abus de pouvoir ! Sans parler du rapport masculin/féminin, la partie se joue aussi entre maître et esclave  et de façon plus discrète, entre maître (initié) et élève (reproducteur conditionnable). Le viol peut s’accomplir sur la chair, sur l’esprit ou sur les deux à la fois. "Accepte de souffrir comme je l’ai fait et toi aussi tu seras maître un jour, ou à défaut un ouvrier qualifié et grassement rémunéré." - L’anneau de pouvoir a été acquis dans la souffrance et il faut souffrir pour en être l’héritier… Dirait un philologue comme JRR Tolkien.


Le sujet est donc très lourd. Au cœur de notre suicide collectif, au cœur de la perte du bonheur, au cœur du désenchantement du monde par l’obscurantisme ou par l’usine à gaz des compensations matérielles.  Lourd et dépassant largement le conflit yin/yang, ce dernier n’étant toujours qu’un pion sur l’échiquier du pouvoir.


Chronique X - Guerre des sexes ...


Dans ce marasme entretenu on s’aperçoit que nombre de femmes modernes, libérées dit-on, deviennent des hommes comme les autres : performeuses au service de l’Empire, conquérantes, dominantes, favorables à la consommation sexuelle sans lendemain et farouches défenseuses du lait artificiel pour nourrir ces douloureuses contraintes que deviennent les enfants. Inversement, de nombreux hommes remettent en question l’accord tacite signé avec l’Empire, se trouvent écœurés par l’esprit de compétition et se surprennent à être de véritables mères poules.


La guerre était le domaine des hommes affirmait la politique patriarcale, dorénavant le machiavélisme  ne s’arrête plus à ce principe  désuet : Les femmes sont en mal de domination ? Offrons leur ce qu’elles veulent et elles rejoindront les hommes dans le grand marché de la guerre, de l’action et de la compétition. Du même coup, yin et yang se battront désormais pour leur place dans la grande galère, désertant ainsi la demeure et laissant les enfants aux bons soins de l’Empire. L’Empire et son école, l’Empire et son organisation des droits, des devoirs, du travail et des loisirs… L’Empire et ses écrans magiques, qui sont entrés dans la demeure et nous accompagnent aussi lorsqu’on est à l’extérieur. Un Anté-Jiminy Criquet pour un Pinocchio totalement livré à la société de consommation.


Qui  sont ces Hommes devenus milliardaires pour avoir été précurseurs du domaine de l’informatique, ce nouvel outil des maîtres du langage manipulant à leur guise les clés du temps et l’espace ? Des soixante-huitards  en mal de révolution, tous persuadés qu’ils œuvraient pour le progrès et l’égalité que réclame les humains, sans distinction de privilège. L’information et l’expression pour tous !


Tous liés par les mêmes espoirs, tous dupés.


Nous avons là l’accord tacite signé de longue date par l’empereur, le roi, le gourou et l’ingénieur.


Les sachants ou mages, que la pénibilité de la tâche de guider les moldus excuse de tout abus de pouvoir.

Inversement, la pénibilité des devoirs imposés au moldus les excusent de ne plus avoir le temps de se préoccuper des abus de pouvoir de cet orgueil humain qui se pense au centre de l’univers.


Dominants et dominés, maîtres et élèves, vainqueurs et vaincus, hommes et femmes (…),  enchaînés au même boulet consumériste.


Il est ici l’anneau de pouvoir qu’on ne peut détruire qu’en le plongeant enfin dans le feu de la guerre dialectique dont il est issu.


À nous d’accepter enfin cet envers de notre décor, à nous de déconstruire l’architecture globale de nos tours de Babel et les éléments de langage avec lesquels nous les avons bâties.


Déconstruire et réparer…


Merci de votre compréhension.

Comprendre, c’est prendre ensemble… Ne serait-ce que la "coupe de feu", qui au final n’appartient à personne et n’est mérité que par le meilleur de nous-même.


CAB


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