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LIVRES

Livre - Homo falsus - Par C.A.B - Essai philosophique

Homo-falsus est une synthèse du carnet de bord tenu durant cette odyssée impitoyable à laquelle aucun philosophe responsable ne peut se dérober. L'ouvrage intègre entre autres une sélection d'articles puisés dans un travail en ligne que je partage depuis une dizaine d'années sur un blog amateur et certains réseaux sociaux.  De nombreux articles publiés et à venir  sur "Déconstruire et réparer" (blog connecté à ce site et groupe Facebook) s'inspirent de cette synthèse.

L'ouvrage est un essai philosophique dont la poudre philologique, alchimique oserais-je dire, laisse apparaître un pont entre les domaines de la politique, de l'art, de la science et de la religion. Notez que la composition alchimique de la poudre philologique ne vient pas de la fabrique ésotérique et que les ailes qu'elle procure ne transportent leur hôte vers aucun paradis artificiel.  

Livre - Sommes-nous Harry - Ouvrage alchimique

"Sommes-nous Harry ?" est une exégèse approfondie de l’œuvre alchimique de J. K. Rowling (Harry Potter). Une entreprise bénéficiant d’une ligne éditoriale toute trouvée et d’un engouement populaire international, bien qu’elle traite de l'objet même de l'hermétisme et invite le lecteur à ouvrir une antique armoire, une boîte noire, dans laquelle nul ne souhaite plus regarder. Entre autres, l'analyse cible le gap intellectuel qui caractérise les relations "magiciens/moldus" dans l'univers de la philologue, ce même phénomène discret qui détermine pourtant les mouvements de masse et l'avalanche consumériste de notre temps. L'Arithmancie et son enseignement s'y révèlent comme un art perdu bénéficiant d'une redécouverte contextuelle, une opportunité inattendue à saisir, une solution sans pareille pour réparer l'Homme, sa machine et son entreprise titanesque à un niveau local et global.

DE L'ECRITURE A LA PUBLICATION

Homo-Falsus a retenu l’attention de la maison d’édition Fayard, cette dernière m'ayant demandé d'établir un fil conducteur encore plus marqué pour le rendre accessible à tout public. Emporté par les nombreuses tempêtes que nous subissons tous depuis la crise sanitaire relayée par le climat de guerre, j'ai néanmoins laissé de côté ces corrections pour interagir sur les réseaux face à l'horreur et pour assumer mes propres obligations. C'est néanmoins dans cette période désolante, faisant la lecture d'Harry Potter à une petite magicienne de 10 ans, que le projet "Sommes-nous Harry ?" a commencé. Bénéficiant d'une ligne éditoriale évidente et d'un univers populaire facilitant l'accessibilité d'un sujet dont la vulgarisation relève des pires cauchemars du philosophe, ce dernier ouvrage pourrait bien s'avérer le choix de la maison Fayard. Le volume est actuellement en cours de correction en vue de son envoi à l'éditeur.

 

De mon point de vue, un sujet tel que le décryptage "hors normes" de l'œuvre de la philologue romancière mérite un éditeur fiable, qui pourra assumer les tirages et éviter de nombreux désagréments pour le lecteur, l'auteur et l'imprimeur en cas de croissance subite de la demande.Ce qui réduira mes droits à peau de chagrin, mais apportera des ailes et une épaule solide à mon message.

De fait, cela me laisse le temps de corriger le complexe "Homo-falsus" et d'envisager pour celui-ci un autre type d'édition.

 

Tout cela semble beau, mais j'ai conscience du desert à traverser pour vaincre les dieux des droits et des devoirs de publication.

MECANISMES D'HISTOIRE ET D'ECRITURE

Au programme :

Présentation d'Homo-falsus à Fayard, lettre à l'attention de J.K. Rowling, et autres à propos relatifs à mes deux ouvrages.

A propos d'Homo falsus

A propos d'Homo falsus

A propos de "Sommes-nous Harry" - Manuel pour mages et moldus égarés

A propos de Sommes-nous Harry ?

Homo falsus en détail

Tout comme le blog associé à ce site, Homo falsus est le fruit de la synthèse des carnets de bord d'un excursionniste sur le retour qui ne nie pas ses amitiés pour les pirates, mais n'aura jamais trahi son respect pour les lois enseignées jadis à un Ulysse, poursuivies depuis le premier jour par un lapin blanc et transgressées par un  Peter Pan.  

L'ouvrage semble ne répondre à aucune ligne éditoriale et ne s'inscrire dans aucune catégorie en particulier. Il s'agit d'un essai philosophique qui traite de politique, de mécanismes d'Histoire, de philologie, de systémique, de sociologie, de croyances et de scepticisme (...), de Eve, d'Adam, de sexe, de drogue et de rock'n roll (...), de néolibéralisme et de sympathie pour le diable.  

Le livre est composé de nombreux articles ayant le leitmotiv suivant : quelle est la nature, l'histoire et la base intelligible de ces langages avec lesquels l'Homme s'exploite lui-même en consumant tout sur son passage ? Ou en d'autres termes :

Quels mensonges sont cachés entre la nuit et la journée ?

Quels terribles accords justifient l'échec de l'école face au Gap intellectuel qui entraîne l'élite et la masse ouvrière vers l'absurdité d'un suicide par ses propres moyens de procuration du désir de vivre et de la longévité ?  

Quelle omerta tacite enchaine les mages, les moldus et les elfes de maison, dans la même prison gravitationnelle ?

En me gardant bien de me faire l'avocat des autorités religieuses, politiques, scientifiques ou humanistes pour les crimes qui ont été commis en leur nom, j'attire néanmoins l'attention du lecteur sur la question de la servitude volontaire. Et à notre décharge, maîtres, élèves et esclaves confondus, sur celle  des mécanismes qui font de la somme de nos entités sociales et de l'autorité qu'elles réclament, une expérience globale irrationnelle échappant nécessairement au contrôle de l'individu "représentatif "qu'elle était programmée pour servir.

Une expérience de masses mises en compétition,

Un système d'exploitation mû par le saint marché et sa main invisible,

Une croissance compensatoire, addictive, indispensable, exponentielle, sacrée (...), qui implique le consumérisme et la guerre.

 

Pour tenter une autre approche de ce livre qui m'échappe encore :

Pour Homo falsus, Dieu et/ou la science, c'est la détermination d'une fin qui justifie les moyens. Le déterminisme fait force de loi, mais il peut aussi servir d'excuse à tout. En vendant de l'inéluctable aux croyants et aux sceptiques,  la peur et ses actionnaires tendent à nous faire accepter tout le confort matériel d' un suicide organisé. Je me fais l'avocat de ce pauvre diable d'Homo falsus : "tout est écrit, tout est déterminé, nous ne sommes par conséquent responsables de rien... Et il faut bien que l'humanité chute après l'apogée".

La peur donc. Et de bonnes excuses pour l'insatiabilité, l'irascibilité, l'abus de pouvoir, le viol sous toutes ses formes et la banalisation du mal. L'empire des sens et le domaine de l'empirisme sous le signe d'un mariage de raison et d'intérêt.

Ce qui semble raisonnable par le prisme du déterminisme, c'est le fait que la causalité nous fait payer le juste prix de nos frasques "egocentristes"! Homo falsus est donc à la fois le roi et le voleur, le maître et l'esclave qui sacrifient la qualité de son voyage en persistant à se concentrer sur les buts qu'il souhaite atteindre et les finalités inéluctables qu'il espère reculer. Il est le roi, les chevaliers et le peuple, en échec face à l'ironie du pouvoir.

Dans le procès d'Homo-falsus, ce dernier est à la fois l'accusé, l'avocat, le procureur, les témoins, les jurés et le juge. Un vertige qui annule la "Nietzschéoze" par la"Spinozite" et vice et versa.

"Sommes-nous Harry ?" en route vers Fayard

Bonjour,

 

Je reviens vers vous après un premier contact l’an dernier à l’issue duquel vous m’informiez être intéressés par mon profil et un premier ouvrage intitulé Homo-falsus, moyennant une vulgarisation plus poussée ou l’incorporation d’un fil conducteur permettant d'inscrire le livre dans une ligne éditoriale. Soucieux de répondre à votre invitation, j’ai néanmoins retardé ce travail pour finaliser un second ouvrage dont la ligne directrice est toute trouvée et dont les complexités bénéficient de l’engouement contemporain pour les énigmes intemporelles auxquelles elles répondent. En outre, le biais par lequel j’aborde mon sujet m’a permis de maîtriser une vaste arborescence en évitant la densité excessive d’Homo-falsus, sans avoir pour autant recours au généralisme.

"Sommes-nous Harry ?" consiste en une exégèse approfondie de l’œuvre alchimique de J. K. Rowling : une immersion qui ouvre la voie d’une redéfinition des Arts arithmantiques, d’un bilan de l’existentialisme, d’une dissolution des complexes dialectiques et de l’hermétisme qui signent tous nos mariages de raison. Notamment celui de la maîtrise contrainte et de la servitude volontaire.

D’un point de vue technique, l’expérience consiste à unifier les voies sémantiques et réductionnistes par une mise en équation de nos différentes traditions orales et écrites, en tant qu’origine rémanente de la construction des langues véhiculaires dont la terminologie scientifique et la programmation informatique ne sont que des applications parmi d’autres. D’anciennes traditions plurielles qui se réduisent à leur socle sémantique et mathématique commun et deviennent un enjeu de pouvoir rayonnant, une compétition universaliste, au fur et à mesure que l’Homme instrumentalise le sensible et l’intelligible par la maîtrise des arts libéraux, de l’écriture et de l’imprimerie. Des Écritures Saintes, sacrées, falsifiées, oubliées ou reniées, dont l’escalade technocratique actuelle vérifie le caractère prophétique. Sous le signe de la loi du silence, ce même phénomène qui provoque la mort d’Abel après la dernière sommation de son frère, Caïn. Sous le signe de l’hystérèse, des tribulations et de la Destruction; Réparation et Révélation faisant mauvais hôtes. Dans le symbolisme de J. K. Rowling, l’hermétisme est évoqué par l’omerta tacite qui sépare le monde des Sorciers et des Moldus.

L'œuvre alchimique de la philologue J. K. Rowling cacherait-elle la solution d'une équation déterministe relevant d'une prophétie plurimillénaire engendrée par la découverte de l'écriture et des Arts arithmantiques ? Y aurait-il vraiment un langage de magicien permettant à ceux qui le maitrisent de faire travailler la matière et les esprits faibles à leur place ? Et pour employer la terminologie d'un J. R. R. Tolkien, autre philologue dont le génie n'est toujours pas apprécié à sa juste valeur, "existerait-il un anneau unique de pouvoir forgé par l'Orgueil ?" Et une entreprise titanesque, une tour de Babel globale, une image de la bête, un système d'exploitation par lequel nous sommes tous dupés ?

 

Le manuscrit propose le dépôt de bilan d'une entreprise globale dont les faillites périodiques et les mises à jour perpétuelles consument le monde, mais dont l'activité ne peut cesser. En d'autres termes, sa déconstruction et sa réparation par le biais d'une mise en solution intelligible et accessible au plus grand nombre.

L'ouvrage se place à l'opposé des avis complaisants qui réduisent les œuvres alchimiques à leur surface, à l'opposé des décryptages qui font le buzz sur tous les écrans en contournant l'épineuse équation de l'être, de l'avoir, du pouvoir et du devoir ou en la traitant par le biais d'un prisme ésotérique hors sujet et donc sans solution rationnelle. Bien que mon entreprise bénéficie d’une porte apparemment grande ouverte, au fil des pages, le lecteur sera invité à appréhender l'objet le plus hermétique qui soit et à ouvrir une vieille armoire, une boîte noire, dans laquelle nul ne souhaite regarder. Le manuscrit ouvre aussi le local technique de l'Arithmancie, en tant que protocole de construction de nos langues véhiculaires anciennes et modernes. Cette dernière s'y révèle comme un art perdu bénéficiant d'une redécouverte contextuelle, comme une opportunité inattendue à saisir avant la chute, comme une solution sans pareille pour réparer l'Homme, sa machine et son entreprise titanesque, à un niveau local et global.

La vocation d'un tel essai de vulgarisation de l'indicible est la restitution irréversible d’un patrimoine universel et la reprise d’une entreprise qui a bâti les cours et les jardins de notre Cité des Sciences, des Arts et des Technologies, sans jamais voir le jour. D’aucuns diront "demeurant dans l'ombre, n’ayant jamais été révélé au grand jour". Entendons le grand jour comme la place publique et comme la lumière naturelle au-delà de la caverne, par opposition aux lumières artificielles qui nous font creuser toujours plus profondément au risque de voir tout l'édifice s'effondrer. Cette entreprise évoquée dans les paragraphes précédents est celle de la construction "arithmantique" de nos langues véhiculaires, une entreprise responsable de tous nos progrès depuis plus de deux millénaires, bien que personne n'en revendique plus l'activité, ni même l'existence, exception faite de quelques allusions osées par nos énarques lors de prestigieuses conférences. L'Arithmancie est entre autres le berceau de la terminologie d'une science résolument matérialiste qui semble avoir honte de ses origines. Derrière les murs invisibles de cette entreprise sans digne repreneur : un réacteur alchimique nucléaire abandonné dont les chiffres, les lettres, les symboles et les signes sont à l'origine des bombes intelligentes que nous fabriquons de nos jours, des ordinateurs qui régissent notre vie, et des écrans de toutes sortes dont nous ne pouvons plus nous détourner.

Loin d'une opportunité éditoriale et de la complaisance donc, le manuscrit invite à un exercice auquel nos cervelles mécanisées sont réfractaires : faire pénitence intelligente et reconnaitre la perte de nos secrets de construction par l'abus du pouvoir qu'ils nous procure. Abus de pouvoir. Une forme de viol donc, donnant lieu à une entreprise matérielle fondée sur le consentement. Une prison gravitationnelle dans laquelle maîtres et esclaves creusent jusqu'à épuisement sous un soleil électrique qui ne se couche jamais. Un accord tacite entre parties, partis ou états représentants de la matière (masse), nécessitant que chacun accepte que l'autre lui vole ce qu'il a de plus précieux, parce qu'il en fait de même.

Dans une société fondée sur la dépendance, les seules façons raisonnables de désintoxiquer le corps et l'esprit, sont celles qui consistent à ré-enchanter l'univers dont le désenchantement ne peut se solder que par l'insatiabilité morbide envers le matériel et/ou les paradis artificiels.  Or, c'est en perdant son latin que l'Homme occidental a désenchanté le monde. Il est donc normal, logique, que la redécouverte de celui-ci lui permette de conserver la magie de son expérience réductionniste en la libérant de son pouvoir absolu. En d'autres termes, le moyen de remettre les moyens au service des besoins, le moyen de reprogrammer le "mondialisamonstre" en dissolvant les mariages de raison qui corrompent ces autorités que sont la Science, la Religion, la Politique et les Arts.

Les anneaux mathématiques et sémantiques sont les outils révélateurs et les objets de pouvoir qui ont poussé l’Homme à forger un anneau unique, un objet perdu, oublié de tous jusqu’à  la rumeur qui s’amplifie de nos jours. Une arme absolue qui n’a pas plus de corps, de forme ou de légitimité si ce n'est l’Orgueil des Nations qui en est le seul propriétaire.

Beaucoup de bruit pour rien, insisterait un Shakespeare. Une ironique banalité du Mal en effet, car nous avons là un objet imaginaire et une entité de pouvoir irrationnelle au nom de laquelle l’individu s’est délesté de son libre arbitre. Entendons là la capacité de gérer l’ambiguïté, de se libérer des forces qui nous conditionnent dans un accord entre l’instinct, le cœur et la raison (…), et donc d’assumer nos responsabilités dans un univers déterminé.

Susceptible de dissiper cette ironie, l’Art de l’arithmancie permet entre autres de savoir ce que l’on dit avant de dire ce que l’on sait, un remède très efficace pour les crises d’adolescence à l’échelle humaine. Un Sage avisé dirait que l’Arithmancie est un remède nécessaire contre les virus qui affectent la locomotive du Nouvel Ordre Mondial, un remède particulièrement adapté à l’homme occidental, qui a réduit la mathématique, la géométrie, la musique et le langage lui-même jusqu’à perdre le sens de sa quête et l’objet de raison l’ayant conduit à la folie. J’espère que la publication de mes ouvrages puisse constituer la première pierre d’une entreprise de déconstruction s’appliquant à tous les domaines et dont le savoir-faire, s’il est validé par les résultats, démontrera la nécessité d’inviter les Arts arithmantiques à l’École publique en tant que matière à part entière servant de passerelle entre les autres.

 

En vous remerciant de bien vouloir prendre connaissance du présent ouvrage, je vous adresse également le rappel de nos précédents échanges au sujet de l’essai Homo-falsus.

 

Cordialement,

Christophe Alexis Billard.

Lettre à J.K. Rowling

La lettre ci-dessous a été envoyée à l'autrice par plusieurs chemins d'accès conseillés pour échapper au volume démesuré de courriers de ses fans, mais les voies semblent closes. Ces adresses gérées par l'IA renvoient des réponses automatiques qui stipulent quasi systématiquement que l'autrice se consacre exclusivement à ses projets, son travail et ses oeuvres caritatives. Les messages précisent aussi qu'elle refuse toute invitation à des conférences et évènements médiatiques. Compte tenu de sa notoriété et de l'ingratitude de la foule et des médias vis à vis des polémiques absurdes dirigées contre sa personne, je ne peux que le comprendre. Je n'aurais donc pas son accord avant de publier mon ouvrage, mais je gage que celui-ci l'enchantera comme je l'entends et j'ose imaginer que la philologue consacre son temps non plus aux adultes, qui s'obstinent à le tuer, mais aux enfants qui en subissent l'éteignoir. 

Mme Rowling bonjour...

Pardonnez-moi de ne pas vous écrire en anglais, à ma décharge le mien est bien trop médiocre pour  exprimer ce que ma propre langue ne suffit à extirper de l’indicible. "Lorsqu'il n'y a rien à dire tout nous rassemble, lorsqu'il y a tout à dire un rien nous sépare..."

Pour me présenter, j'ai consommé mon enfance dans un milieu plus que modeste, je comptais parmi ces petits diables au cœur sensible, qu'il convient de fatiguer par le sport et de canaliser par la rigueur d'un cursus scientifique pour des raisons propres aux adultes. Quelques années plus tard : un de ces objecteurs de conscience contrariés ayant néanmoins eu la chance de fréquenter l'ordre et la discipline. Il en résulte un autodidacte sans droit de cité en l'absence d'une classification possible dans l'un des moules à penser qui font autorité et référence. En prenant de l'âge, l'éteignoir n'ayant pas eu d'effet sur ma personne, ma sortie de la caverne fut un geste naturel, tout comme l'est le retour dans l'ombre à des fins d'enseignement. Un geste naturel malgré les meurtrissures du déshonneur familial, naturel malgré les piqûres infligées par le nombre qui œuvre dans "la ruche", naturel malgré la vigilance des gardiens qui en entretiennent les illusions collectives, naturel malgré les invitations sucrées salées de ceux qui demeurent dans la caverne pour prier ou contester les ombres. C'est ainsi et bien malgré moi, que je suis entré par la fenêtre dans un monde que l'on définit pourtant hermétique avec un H capital. Un initié non initié dira-ton dans un vocabulaire adapté, un oiseau de malheur qui s'abreuve à la source arithmantique sans que sa personne n'ait à franchir la porte des écoles qui s'en réservent le droit exclusif. Quidam en errance au-delà des frontières tacites, je ne suis au final qu'un enfant sorti de Nulle Part sans la moindre autorisation et donc sans la moindre autorisation de retour. Un de ces messieurs et mesdames Nobody condamnés comme Cassandre aux sortilèges d'Apollon, un de ces "Je suis" avec ou sans nom propre, tous condamnés à l'insignifiance pour avoir trop fréquenté les chemins de traverse, pour y avoir déniché un retourneur de temps et autres objets sensés ne pas exister. Entendons là ces logiciels interdits permettant de garder le cap dans l'odyssée du langage. Une aventure que vous connaissez, vers les principaux anneaux arithmantiques, au cœur de l'hermétique complexe qui détermine les mages et les moldus dans leur apocalyptique expérience. Au cours de mon voyage à l'envers, par le point 0 si j'ose dire, j'ai tenu un carnet de bord et rédigé un manuel de magie à l'attention des moldus et des mages égarés. Une connaissance sous le sceau de l'hermétisme donc, et autant d'objets précieux malheureusement sans le moindre intérêt à Nulle Part. Nulle Part dont les autorités me demandent des comptes. Comme ce fut le cas vous concernant, c'est sous la menace des détraqueurs que l'on me somme de justifier mes absences et les raisons de ma précarité, m'obligeant à une réponse formelle que je ne peux fournir sans mentir ou passer pour plus fou qu'un Dumbledore. Les épreuves que vous avez traversées lors de la rédaction de Harry sont arrivées à ma connaissance au bon moment, alors que j'étais au plus mal.

 

Je suis donc de ceux qui saluent les causes dont J.K. Rowling sont la conséquence, de ceux qui vous remercient d'être vous-même. Si vous lisez ces mots, c'est que j'ai franchi l'hermétisme 3.0 qui vous condamne aux plus hautes sphères et me rendait inaccessible votre porte. Néanmoins, j'éprouve de nouveau cette sensation d'en avoir déjà trop dit sans être capable d'exprimer la substance qui me brûle. J’ai à la maison une petite fille qui voit les choses ainsi bien qu’elle ait encore peu de mots pour le dire : "Tu es comme la petite Penny de Bernard et Bianca, qui a trouvé un objet convoité par qui n’en connait pas la valeur et qui envoie son dernier message d’espoir dans une bouteille… À une J.K. Rowling inatteignable dont la mer et nos monstres les plus terribles la sépare ». Je la remercie pour cette inspiration qui me permet de boucler cette introduction tant bien que mal.

Pour être plus factuel, j’ai finalisé un ouvrage intitulé Homo-falsus il y a environ deux ans, ce dernier ayant retenu l’attention de la maison Fayard avant qu’une avalanche de catastrophes liées à la crise pandémique ne m’empêche de réaliser à temps leur demande de vulgarisation de l’ensemble. Contre toute attente, au lieu de m’acharner à me rappeler au souvenir de la maison d’édition, j’ai consacré le peu de temps et de force que me laissaient mes obligations sociales pour une toute autre chose, une aventure concernant Harry, son univers et leur créatrice. Une aventure que je vais tenter de vous résumer au mieux :

Dans cette désastreuse période qui semblait vouloir briser mes maigres espoirs de publication, je commençais la lecture du premier tome de Harry Potter à ma plus grande fille. Des instants magiques qui nous réunissaient au-delà des jeux ordinaires et m’apaisaient beaucoup ! Au fil des pages, j’ai rapidement réalisé que la version cinématographique avait retenu toute mon attention sans dévoiler pour autant la profondeur philosophique et alchimique de votre diégèse. Le choc fut consommé lorsque chaque chapitre lu me ramenait inexorablement à toutes mes analyses en matière d’épistémologie, de sémantique ou de sémiologie… Et donc en matière d’arithmancie en tant que pont entre toutes les voies, fussent-elles celles de la science, de la spiritualité, de l’art et de la politique, celles de la sémantique pure et du réductionnisme, celle du monde psychique et du monde physique. Depuis, malgré les difficultés et un déménagement comparable à un exode, je me suis consacré à exprimer autrement mon précédent ouvrage, en traduisant ce que vous ne dites pas explicitement dans votre œuvre. Bien que peu compatible avec les obligations de résultat de ma survie sociale, cette immersion dans votre univers m'a néanmoins porté en ravivant ma flamme.

En premier lieu, je me devais de vous contacter pour vous informer de ma publication concernant votre œuvre avant de la jeter dans le feu de l'imprimerie. Bien entendu, la plus belle chose qui puisse m'arriver serait de partager tout cela avec vous, de vivre ensemble cette aventure merveilleuse qui libère de l'éteignoir l'enfant qui sommeille en nous, tout en l'exposant au déni et à la cruauté ordinaire, toute puissante, de l'adulte cultivé en masse. Voici donc mon premier souhait à la bonne fée. Le second souhait est plus rationnel et m'incite à vous questionner quant à la pertinence de mes analyses à votre endroit. Ceci dit, cette réflexion se mêle encore aux sentiments les plus profonds car rien ne me rendrait plus heureux et reconnaissant de mon propre travail que de le corriger en votre présence !  En toute honnêteté, j'ai conscience de la valeur et de la nature de mon ouvrage, mais je ne suis qu'un cœur désarmé, trop plein pour partager son contenu sans paraître un éléphant dans un magasin de porcelaine, trop brûlé par la route pour défendre la vérité par le sens des affaires, en portant une cravate ou en invitant la rhétorique à emballer son discours.

Au final je pense que cette aventure pour laquelle j'ai mis en suspens les demandes de Fayard, me permet néanmoins d'inscrire mon travail dans une ligne éditoriale précise, ce qui manquait à Homo-falsus en raison de son arborescence complexe. Ce nouvel ouvrage est donc un atout qui me permet d'attirer de nouveau l'attention de la maison d'édition. Néanmoins persistent quelques points d'ombre sur mon horizon, dont il me semble crucial de discuter avec vous. Qu'il prenne la forme d'un conte alchimique ou celle d'une vulgarisation, notre sujet en lui-même confronte ses auteurs à l'hermétisme tout puissant, aux tabous et aux images populaires et politiquement correctes, comme celles cultivées autour du phénomène Potter. Un simple constat des polémiques en vogue à votre endroit est significatif des forces qui, en vocabulaire tolkinien, s'opposent à la démystification de la structure de l'anneau et donc à sa destruction en tant qu'objet de pouvoir absolu. Les autorités magiques et moldues, les Mangemorts et la foule elle-même, tous sont déterminés, consciemment ou non, à s'opposer aux différents porteurs et à les séparer lorsqu'ils vivent à une même époque. 

Tout me poussait donc à vous écrire : les évènements locaux et globaux, le sens de l’Histoire et de l’actualité, le bilan de l'existentialisme, la nécessité de rapprocher nos économistes du principal en perçant les petits secrets des intérêts, l'urgence à démystifier le vide que la rhétorique dresse entre nos penseurs… Et ma propre détresse, irrévocablement liée au résultat de plus de 15 ans d'un travail pourtant fructueux. Ce même TOUT capital dont l'ironie s'oppose à ce que j'exprime et à ce que vous receviez ma lettre. Me voici de nouveau devant l’indicible, tout est à dire, tout est à  partager, tout est à déconstruire et à réparer.

Mon souhait Zéro est ici, porté par ma conviction la plus profonde : un enseignement de l'arithmancie dans le domaine public est la seule solution possible pour éviter l'implosion par le vide et l'explosion par le remplissage  d'un système paradoxalement fondé sur la culture de l'hermétisme. Le seul sortilège susceptible d'annuler tous les sortilèges de nos temps, de briser l'omerta qui sépare les magiciens des moldus, d'annuler la raison de la compétition économique qui dissimule nos guerres ancestrales, nos conflits identitaires et l'origine de nos barbaries. Si je ne m'abuse, la publication de mon ouvrage et la dissection de mon travail sur la place publique peuvent être un tremplin à un tel enseignement. Conscient des forces et de l'anonymat le plus total qui me séparent encore de cet espoir, tout me porte à penser qu'un contact entre l'humble et maladroit Perceval que je suis et la reine prisonnière que vous êtes, pourrait transformer nos contes et comptes en réalités bel et bien concrètes. Des réalités sonnantes, trébuchantes, mais non monnayables.

     

J'espère vous avoir dit le principal sans trop de maladresse, mon ouvrage s'intitulera probablement "SOMMES-NOUS HARRY ?" Une ironique allusion à la terreur, aux conséquences de la révolution permanente et à la bonne conscience du Charlie français. Un clin d'œil alchimique à la banalité du mal qui soumet les élus aux électeurs et les électeurs aux élus. Avec pour sous-titre : Manuel de magie à l'attention des moldus et des mages égarés.

En vous remerciant du fond du cœur pour votre travail, votre humilité et votre façon d'être J.K. Rowling, en vous remerciant aussi d'avoir lu ce courrier jusqu'au bout, je vous adresse mes plus sincères salutations et demeure à votre entière disposition pour vous envoyer mon manuscrit ou pour tout autre demande.

Pour finir, j'aimerais vous faire un clin d'œil arithmantique en hommage :  je pense qu'il est temps que la science, la sémantique, la politique et les arts s'entendent sur la distinction entre une absence d'intention et une In/Tention sans le moindre intérêt particulier.

 

Christophe Alexis Billard.

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