Bêtise humaine et intelligence artificielle - Partie 5

Sommes-nous maîtres ou esclaves de l'intelligence que nous procurent les langages du pouvoir ?

Bien qu’elle ne puisse se mouvoir d’elle-même, la matière inerte est dorénavant auto-mobile : un automate mobile pour tous, au prix énergétique que l’on ne peut plus nier. Car pour se mouvoir tel que notre volonté l’exige, à notre IMAGE donc, disons à l’image que l’on se fait du progrès, de la croissance et de la grandeur, elle nécessite une dégradation des ressources et de notre environnement  aux échelles micro et macroscopique.  En outre, nous avons fait de la matière inerte un véhicule indispensable aux obligations de résultat de notre expérience particulière, dans un cosme néanmoins commun. Un véhicule pour l’être et son avoir, un véhicule pour les langages du pouvoir tel que nous le concevons, un véhicule pour le transport de toute information… Un anneau de pouvoir unique en son genre, tirant toute sa puissance des signes, des symboles, des chiffres et des lettres...

Bien qu’elle puisse se mouvoir d’elle-même, la matière vivante humaine a donc transformé la matière inerte en un objet de POUVOIR multiple que l’on développe au détriment du notre : un moyen particulier sans esprit qui ignore le besoin commun, un moyen de tout transporter sans lequel la matière vivante ne semble plus VOULOIR de se mouvoir d’elle-même.

Ironiquement, nous pourrions dire : on n’arrête plus le progrès parce que c’est lui qui nous arrête.

Avez-vous déjà eu le sentiment ou fait le cauchemar d’être pris dans une boucle infernale ?

Plus vous voulez fuir de l’avant, plus vous voulez courir, plus votre cauchemar vous ralentit.

Prenons une autre « vision nocturne » propre au communs des mortels : vous-vous éveillez dans la trame d’un rêve comme témoin d’un mal que tous semblent ignorer, vos prochains sont plus ou moins les mêmes, le monde est plus ou moins le même, mais vous ne vous y reconnaissez plus… Vous-vous sentez comme dans une réalité zombifiée ou chacun vous poussera inexorablement au pire… Chaque action produisant précisément l’inverse du résultat salutaire espéré que vous estimiez normal et accessible dans le monde que vous arpentez physiquement hors sommeil. Et vous sentez que si vous vous laissez submerger, vous deviendrez une de ces monstruosités ni mortes ni vivantes. SI par chance, vous avez un ami dans ce cauchemar, l’inexorable scénario vous l’enlèvera subitement sans plus d’explication…

Tous ces rêves fantasmatiques ne sont que le reflet d’une banale réalité, tous retranscrivent nos complexes dans les deux sens du terme : labyrinthes architecturaux physiques et mentaux en « réflexion permanente ». Réflexion dans les deux sens du terme CQFD. Tous ces rêves sont à l’image des rapports entre le moi, l’autre, les autres et l’entité sociale. Le je, le nous et l’intelligence artificielle qui devenue « toute puissante » les rend esclaves l’un de l’autre. Tous ces rêves pourraient nous en apprendre beaucoup sur le principe d’immanence propre aux univers qui nous entourent et nous constituent.

Cauchemar mécanique

Terreur artificielle - écritures

trinité - Saint esprit du cauchemar artificiel

Notons que c’est à ce genre de cauchemar que nous devons l’inspiration et surtout l’enrichissement des producteurs de film d’épouvante. Il ne s'agit pas ici d'accuser les visionnaires auteurs de nombreuses anticipations et dystopies, mais plutôt les actionnaires de la grande médiocrité audiovisuelle... Grands et petits écrans pour tous où s'anime l' IMAGE ( de la seconde bête disais Jean de Patmos) à laquelle nul ne peut résister. Ces innombrables images débilitantes qui s'animent jour et nuit, nous distraient et « vampirisent » nos adolescents, tout en banalisant les maux et la violence qui nous rongent.

Si vous prenez encore le temps d’analyser vos rêves - le temps d’ouvrir l’armoire des frustrations dans laquelle votre imaginaire et l’innocence que vous étiez sont enfermés - le temps de déconstruire la structure même des langages du pouvoir et des architectures omniprésentes qui en découlent, vous faites probablement partie des derniers dinosaures omnivores conscients de la réalité arbitraire de ce monde. Si non, vous faites probablement partie des prédateurs « prédatés » (dans les deux sens du terme) qui ont encore les moyens de profiter de de la grande illusion.

Apocalyptiquement vôtre…

Bêtise humaine et intelligence artificielle - Déconstruire et réparer

CAB