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Un anneau corrompu pour les gouverner tous - Chapitre J

christophealexisbi

Dernière mise à jour : 13 sept. 2024


Dessin d'un poing dressé et enchainé à une montre, un compteur de temps
Alliances, cycles, cercles et sphères de pouvoir - Un anneau corrompu pour les gouverner tous

Qu'est-ce qu'une religion ? Selon la définition il s'agit de la reconnaissance par l'être humain d'un principe supérieur reconnu comme tel en l'absence de preuves communes, principe dont dépend notre destinée. Le terme désigne aussi l'attitude intellectuelle et morale qui en résulte. D'un point de humoristique, le pouvoir d'une arme à feu découverte par une tripotée de singes incapables de concevoir l'idée même de religion génère le même résultat comportemental. Il s'agit là d'un paradoxe fort intéressant dont l'Homme moderne, dans son réquisitoire contre la religion, semble avoir dénié la valeur éducative.


L'objectif cohérent de la religion est donc la quête de l'apprentissage d'une une vie "livrée" sans mode d'emploi. Un cheminement mental et plus précisément un chemin de croix (6 directions partant d'un point zéro dans un repère en 3D), visant à combler les lacunes de l'incomplétude humaine pour qu'une idée commune des forces et des lois qui nous entourent et nous constituent puissent nous permettre de vivre ensemble de façon cohérente. C'est-à-dire en harmonie au sein d'un Tout déterminé, dont notre méconnaissance voue nos expériences à l'échec fratricide et/ou au consumérisme.


En libérant la religion, l'école et la science des autorités politiques de nature humaine (corruptible), ces trois notions ont donc une vocation commune. Notons aussi qu'en l'absence de technologie permettant de vérifier nos hypothèses par l'expérience, la religion n'en est pas moins le premier processus intellectuel qui a ouvert la voie à toutes les formes de sciences dures ou molles que nous connaissons : par la maîtrise de l'Écriture. Autrement dit la clé ouvrant les portes de la sémantique, de la dialectique, de la rhétorique, de l'arithmétique, de la géométrie, de la physique, de la chimie, de la musicologie ou de l'astronomie... Une vocation commune donc, et des natures complémentaires indissociables unissent science et religion, dont nous avons fait des adversaires, au grand dam de l'école et des enseignants qui de nos jours en perdent la tête au sens propre ou figuré.

Ainsi, sans les dogmes, l'instrumentalisation des croyances, la démagogie et les intérêts politiques qui les dénaturent,  ces deux fruits du même arbre de la pensée partagent les mêmes promesses de paradis et les mêmes enfers. Le paradis exprime la libération de nos souffrances et l'hypothèse d'une mort en tant qu'état ne faisant pas de la vie une expérience absurde sans le moindre sens. Et la porte des enfers s'ouvre lorsque la religion ou la science nourrissent la mécanisation de la souffrance et de la guerre.


Je vous propose un petit exercice philosophique et épistémologique à propos de l'Histoire commune de ces deux fruits de l'arbre de la connaissance :     

 

Un anneau corrompu pour les gouverner tous


Les dieux pluriels étaient voués à laisser place au dieu unique, tout comme les nombres, pourvoyeurs d'opérations, d'interactions, d'animations et donc de vie, ont dû s'incliner devant la renaissance des mathématiques et la découverte du zéro. De la même façon que tous nos complexes perceptibles, sensibles et intelligibles s'inclinent devant la finitude et le vide "universel" à venir. Un vide inatteignable dont tous nombres naturels, entiers, relatifs (...) ou complexes, ont été soustraits, en tant que valeurs abstraites selon les mathématiciens et en tant que particules chargées selon les physiciens : un état primordial dont les tenants et les aboutissants semblent être la clé inaccessible reliant le début d'une partie à sa fin et toute fin au commencement d'une autre partie.


Un nombre 0 sans lequel notre progrès scientifique n'aurait pas vu le jour.


Vaine est donc la guerre des divinités, vaine est donc la guerre des anges de "zéro"! Guerre qui n'a jamais existé que dans nos illusions et nos frustrations les plus profondes. Des illusions, des croyances, des pensées, des signaux électriques agissant sur le vide et la densité de notre matière grise... Des complexes conceptuels, des architectures arbitraires et non manifestes, mais qui ont pris corps dans notre réalité, au fur et à mesure que nous nous perdions dans le conflit dialectique et la quête du pouvoir. Les métaphores cosmogoniques utilisées par nos ancêtres n'évoquaient pourtant qu'un principe d'interaction propre au domaine de l'inerte, bien avant le règne du vivant (Genèse). Une "guerre" allégorique entre les dieux symbolisant les nombres et les particules complexes dont la première séparation vers la pluralité commence par la dualité. Dans la terminologie biblique, Satan lui-même est un ange de Dieu, il est celui qui apporte la connaissance et le libre arbitre à la créature humaine. Et il devient le mal incarné du point de vue de ses semblables anticipant que cette science, disons plutôt ce libre arbitre, n'assumera pas nécessairement ses pouvoirs et s'enorgueillira de la perte de l'innocence (enfance, âge d'or, ignorance et stade animal) pour bâtir des tours de Babel en compétition et réflexion permanente.  On remarque que Satan n'est le mal incarné sur terre qu'après avoir été éjecté du royaume de ses semblables. La vexation pourrait-on dire humainement parlant, qui mène au péché d'orgueil.  Évoquons aussi l'expérience de l'affirmation de soi en l'absence de réponse du Grand Patron. L'unité, la dualité et la relativité incomprises ! Et cette "satanée" séparation, qui est à la fois la source du bonheur terrestre et l'arrache-cœur de la pensée privée de son innocence.


 Le plus grand complexe du libre arbitre humain n'est-il pas d'assumer la responsabilité de ses actes dans un univers déterminé qui lui fera payer le prix de ses actes, bien que l'Éternel auquel nous demandons de nous départager demeure silencieux ?


Dans le passage d'Abel et Caïn par exemple, le signe de l'approbation de Dieu se pose sur l'offrande du frère qui connaîtra un sort funeste, sur un agneau sacrifié donc et non sur Abel lui-même. L’Éternel juge-t-il le berger nomade plus humble et juste ? Avertit-il sur les dangers de la culture intensive de la terre ? Juge-t-il les comportements des deux frères et non leurs offrandes ? Les rédacteurs étaient-ils influencés par la valeur expiatoire de l'holocauste en ces temps reculés ? Ce type d’ambiguïté est présente dans l'ensemble des textes et se résume par un leitmotiv : Dieu est présenté à la fois comme l'Éternel désarmé et l'Éternel des armées. Notons que les passages gommant cette ambiguïté et faisant intervenir le divin et sa parole sont des parenthèses énigmatiques ou moralistes qui n'ont jamais fait l'unanimité parmi les analystes.  Et bien souvent des ajouts ou des traductions motivés par des principes moraux ou politiques propres à leurs époques. Le même type de liberté intellectuelle qui a conduit les politiques à affirmer que l'arme dissuasive était un le fruit inexorable et "positif", qui permettrait aux "bonnes" nations de garantir la paix. 


Les nombres, la géométrie et le sens que nous donnons aux interactions des particules, en agissant sur "le réel":


Les nombres ne se font pas la guerre, en revanche pour ceux qui les maîtrisent (ainsi que les lettres qui en sont l'extension sémantique), ils sont l'objet même du pouvoir.

La séparation à l'origine de la distinction des particules et du vide, du tout et du rien donc, ou encore de ces "éléments" que nous nommons le feu, l'air, l'eau, la terre ou la foudre (...) est indéniablement ce qui engendre la différence et la possibilité d'un univers. Mais c'est aussi notre plus grand complexe, tout comme la Vie ! Cette vie qui nous a arrachés au sommeil inconnu, arrachés au ventre douillet de notre mère, pour connaître l'effort et faire l'expérience de la vie et de la mort qui nous attend. En l'absence de réponses à nos questions, nous sommes entrés dans le domaine de la lutte, comme de simples enfants. Des adolescents conviendrait-il de rectifier comptes tenus des nouvelles capacités dont nous disposons depuis la Renaissance et l'ère industrielle. La quintessence du pouvoir étant la quête de la reconnaissance et de l'affirmation de soi, la quête de la victoire, de la longévité (...) et de l'éternité si l'on considère les fantasmes de nos "élites". La quête de pauvres orphelins incomplets que l'exercice de leurs propres talents aliène et éloigne dangereusement de leurs origines.


Epilogue :


Après l'échec total des autorités "paradoxalement compétitives" censées représenter le "Dieu unique", nous avons prié un nouveau genre de dieux pluriels d'accomplir notre "règne" (libre arbitre) à notre place : de nouveaux dieux de la guerre une fois encore conçus à notre image : les dieux de la science dont la raison de guerre est un moteur économique de nouvelle génération. Qui bénéficiera du budget et de l'assentiment de l’État global de notre entité sociale ? Les dieux du pétrole ? les dieux du nucléaire ? les dieux de la chimie ? De l'agroalimentaire ? Les dieux du vent, de l'eau et de la terre qui promettent de détrôner ces maîtres du feu que sont les tenants du titre (pétrole et nucléaire) ? Quelle belle farce ! Une supercherie collective qui a laissé place à un nouveau dieu unique devant accomplir notre règne à notre place. Un dieu qui pourtant ne peut se passer du travail de ses prédécesseurs (les anges et démons de la pétrochimie et de l'énergie atomique) : le dieu de l'Intelligence Artificielle. Un faux dieu donc, puisqu'il n'est pas tout-puissant privé de son énergie et de sa matière première. La "toute-puissance", étant en elle-même une simple impossibilité.


Malgré tous ces exemples qui nous démontrent la perdition dans laquelle nous persévérons, c'est bel et bien ce nouveau Dieu que nous avons élu en acceptant l'objet unique de pouvoir qu'il met à la disposition de tous et toutes.


Une nouvelle forme de croyance donc, dont la religion et la science se passeraient bien ! Pauvres imbéciles talentueux que nous SOMMES. De pauvres diables ruisselant d'une vaine richesse qui nous consumera tous.


Je rappelle que les nombres se soustraient d'eux-mêmes de zéro. Une soustraction et donc une SOMME d'éléments incomplets, mais différenciés pour qu'un univers soit possible. Une somme soumise à un équilibre cohérent et rationnel au regard de la nature et de ses merveilles durables. Ce qui n'est pas le cas de la foule, en tant que SOMME d'individus ayant vendu le libre arbitre humain à de quelconques dieux ou à un quelconque objet unique de pré/occupation. Un objet qui ne répond qu'à son maître : l'orgueil fantasmant de tromper la mort par une hypothétique toute-puissance. Un simple État, malade et livré à lui-même dans le chaos de la guerre.


Peter Pan disait donc la vérité : ne suivez pas les Lumières que vous promettent les adultes avant d'être sûrs qu'ils soient guéris de leur folie collective. Apprenez déjà à voler entre le monde à l'endroit et le monde à l'envers, à vaincre le Capitaine CROCHET et à maîtriser vos propres ombres.   


CAB


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2 Comments


Mathias Barbe
Mathias Barbe
Apr 25, 2024

l'Éternel désarmé et l'Éternel des armées...trop fort!

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Mathias Barbe
Mathias Barbe
Apr 25, 2024

Religion, c'est aussi relegere "relire", ce que je vais faire...et religare "relier" ce qui est déjà fait mon ami. Bravo, quel souffle. Continu de nous ouvrir ta pensée. Merci. Mathias

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