Croquer la pomme sans maudire l'innocence
- christophealexisbi
- 18 mars
- 2 min de lecture
Éduquer un enfant porte-t-il atteinte à sa liberté ?
Reformulons : éduquer nos mômes, éduquer les ignorantes créatures, éduquer un enfant sauvage, éduquer un animal domesticable (…) porte-t-il atteinte à l’innocence ?
Voilà une de ces questions piégées auxquelles la philosophie nous invite à répondre ! En toute urgence dirait un professeur qui s’inquiétant à juste titre de l’avenir de ses élèves…
Une de ces questions dont la réponse implique un accord entre thèse et antithèse.
Voici quelques éléments d’analyses et une courte synthèse …
Lorsque qu’elle caractérise les animaux ou les enfants de cette bête pas comme les autres qu’est l’humain, l’ignorance n’est autre que l’innocence. Chez l’Homme elle l’est aussi, d’une certaine façon, pour les adultes ignorants qui s’ignorent vraiment. Or c’est cette ignorance propre à la majorité des créatures terrestres, que ceux qui s’estiment sachants accusent de tous les maux du monde ou instrumentalisent au nom d’intérêts ou de pouvoirs particuliers.
Tout philosophe averti sais pourtant que le premier savoir à assumer lorsque que notre intelligence fait autorité, c’est le savoir de notre ignorance.
Le roi, le gourou, l'ingénieur, l'école, l'Eglise, l’Etat, la Franc-maçonnerie (...) et même les parents, n’ont-ils pas TOUS manqué leur mission à ce propos ? Il en résulte un monde "à l'envers" dans lequel ceux qui se disent civilisés détruisent la nature en nommant "vulgaires sauvages" ceux qui y vivent en harmonie. L'harmonie étant pourtant le plus haut résultat que puisse atteindre l'association des facultés de cœur, de foi et de raison analytique.
L’autorité abusive et la culture de l’enfant roi sont les deux extrémités d’une même voie conduisant à la perdition. Deux extrémismes qui reflètent le jeu de dupe qui se joue entre la démocratie et la dictature ; deux diableries qui font la paire, propres à des modèles de société sans juste milieu et fondés sur une croissance, sur profit, sur un pouvoir sans nom, se nourrissant de toute forme de conflit. Celui du père et du fils par exemple.
Malgré toute sa relativité, le libre arbitre est un grand pouvoir dont l'Homme a hérité sans en assumer "pour l'heure" la responsabilité.
Soit dit en passant, stopper la guerre et sortir de l’impasse consumériste, cela commence par résoudre ce complexe (qui nous concerne tous) à l’échelle locale. A l’échelle de l’individu donc : ce moi prétentieux qui n’est autre qu’une unité relative parmi tous les barreaux (H) de l’échelle globale.
Sans éthique, la connaissance est un véhicule sans frein…
Cultiver l'arbre... Croquer la pomme sans maudire l'innocence ... Papa, maman, le prof de philo nous a torturé ! C'est comme s'il nous avait traité d'esclave -Wech on peut porter plainte ?
L'élève qui passe devant le maître, c'est le début de la servitude volontaire. Néanmoins, la bonne éducation s'achève lorsque commence l'abus de pouvoir.
La grande difficulté d'un enseignant consiste à se méfier de sa propre influence et des vents de la renommée. Ainsi qu’à se garder lui-même hors de portée de toute autorité abusive, fusse-t-elle celle d'une personnalité morale, d'une culture, d'une nation ou d'un empire... Tout en apprenant à "l'innocence" à survivre et s'épanouir au sein de cette autorité, le cas échéant.
CAB
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