Commençons par le bruit
La revoilà cette guerre sans nom qui se dessinait derrière la démocratie des hypocrites. Nos propres nations, que majorité (bonne consciente) d’entre nous croyait à l’abri du chaos, sont-elles de simples entreprises, auxquelles il convient de mettre le feu pour toucher l’assurance et réinvestir le pactole en profitant de la nouvelle donne engendrée par le désastre ? C’est fort probablement le réveil amer, mais indéniable, que l’on mérite après une longue nuit agitée par le souvenir d’une interminable et orgueilleuse journée de gourmandise, de luxure, d’avarice, de désirs insatiables et de colère.
Ne parlons pas de politique au premier degré et considérons le concept d’État au sens large… Je suis un état, qui gouverne donc, en fonction de ses états. État de santé par exemple. Aucun de ces états n’est constant, il y en a des durables et des éphémères.
Dans quel état est l’Homme commun, dans quel état est le contremaître, dans quel état est l’intellectuel influenceur, dans quel état est le décideur ? Et dans quels états sont leurs semblables dans les autres États (nations) ? L’état général est si manifeste, qu’il conviendrait d’en faire une caricature tragi-comique. N’en parlons pas. Même en réduisant ainsi cette question à l’échelle de l’individu, il est en revanche impossible de répondre concernant les états éphémères. Compte tenu de l’entropie actuelle de notre système d’exploitation verrouillé (hermétique), l’accroissement et la frénésie de ces états éphémères est comparable à une valse à trois temps qui est devenue une valse à 10 puissance 1000 temps au cours de laquelle les participants se sont surmultipliés et mis en compétition.
Force est de constater que la majorité des individus est en état de choc permanent, l’esprit et le corps rompus par le bruit et l’agitation de cette société omniprésente qui ne dort jamais. Au crépuscule, le transport des marchandises se met en œuvre et l’entité devient une boite de nuit idéale pour les noctambules et les prédateurs ; une fournaise qui flambe dans l’obscurité en attendant le retour matinal des ouvriers.
Au constat de cet état de fait, dans tous ces états, notre état finit par nous indiquer des sentiments confus, parfois extrêmes, vis-à-vis de soi et de l’autre. Entendons par l’autre, le/les partenaire(s) de valse et les autres.
Le silence
Dans toute cette cacophonie, un courant s’est nécessairement formé : celui de tous ceux qui pour X puissance 1000 raisons n’aspirent plus qu’à revenir au silence. Au sens large du terme. Silence extérieur et si impossible, silence intérieur. Tout cela est fort légitime, mais comme toute chose, elle doit être en harmonie avec son ironie (son opposé) pour ne pas devenir au final, un extrême comme un autre. Ce contre quoi elle s’opposait donc.
Ainsi voilà le sujet sur lequel j’aimerais que le lecteur se penche, car tout ceci est fort révélateur…
Ce courant, dans son affirmation, provoque un sentiment galopant de rejet de la dialectique et l’idée qu’aucune solution ne viendra plus du langage. Le silence devenant la valeur absolue.
Je vais par conséquent tenter de m’exprimer comme le ferait un élève de la voie du milieu, en utilisant les mots pour guérir ces maux qui nous blessent et nous dissuadent peu à peu d’interagir, de nous exprimer et d’exister. Ces maux qui nous rendent hermétiques à la grâce de ce duo "cosmique", manifeste, que forme le langage et le silence...
Chiffres, lettres, mots et phrases (avec principes opératifs) forment des architectures qui sont à notre image et qui nous conditionnent aussi en retour. Pour le meilleur ou pour le pire, ces mots échappant à l'individu seul parce qu'ils sont produits et orientés par les phénomènes de masse, de culture et de politique, politique qui rime souvent avec abus de pouvoir. C'est de cette façon qu'aux yeux du peuple, les mots sont vidés de leur substance et réelle valeur, tandis que les initiés, ceux qui les maîtrisent en épuisent toute la MAGIE. Ce gap intellectuel entre "Maître ouvrier décideur","ouvriers créateurs" et "ouvriers reproducteurs" transforme le langage en ORDRES et en obligations qui nourrissent le système d'exploitation que l'on connaît. Un système par lequel les gouvernants fourvoient et perdent la valeur du langage qu'ils instrumentalisent à mauvais escient, se retrouvant dépendants du pouvoir du NOMBRE (la masse) qui doit fournir l'effort réclamé par la fournaise matérielle du système. Des sachants ayant perdu la magie du langage, dans la même prison consumériste que les profanes, qui ne font qu'utiliser les mots, les consommer, les subir. Au passage, cela montre que de l'architecture des langages véhiculaires naissent des entités sociales bel et bien matérielles. De ce phénomène au final très simple à comprendre, a pourtant été engendré le "grand secret" du pouvoir pour lequel se sont battues l’Église et la Franc-maçonnerie, sous nos yeux de moutons endormis, rompus par le travail et la récompense.
Si le langage dissimule bien un secret que nous avons manqué en l'instrumentalisant au lieu de l'entretenir sagement en outil de partage, c'est celui-ci : il suffit de penser au tout & rien, à l'idée d'univers, ou de dieu ou encore de 0, dont les chiffres et nombres sont soustraits par simple logique, pour comprendre que le silence est indissociable du bruit avec lequel il forme un couple idéal, une perfection qui engendre l'imperfection pour qu'un monde (univers) soit possible et manifeste. Le bruit est donc contenu dans le silence (comme des particules qui ne brillent pas encore mais sont à l'état de potentiel) et le silence est contenu entre les bruits. Une simple note (ou lettre) par exemple semble être ininterrompue lorsqu'on la maintient en vidant toute notre capacité pulmonaire... Pourtant, il ne s'agit là que d'une vibration dont l'oreille ne distingue pas la fréquence, ce qui nous donne l'impression d'un son continu. Ralentissez et amplifiez la vocalisation en agissant sur la "bande son" et vous entendrez des signaux très espacés, ainsi qu'un bruit de fond permanent. Dans les silences perçus par nos sens ou approchés par nos pensées, il y aura toujours du bruit ! Nous vivons à une échelle pour laquelle nos sens sont réglés et avons tendance à oublier les dimensions du micro et du macro, qui elles aussi participent au bruit de fond. Telle est la magie "quantique et relative" de l'immanence, généreuse et paradoxale, instructive immanence.
A propos du bruit, un terme "barbare": il est parfois chaos, mais il est aussi ordre et cela engendre, chez l'être vivant prodige, la lexicologie, la musique, la parole, l'écriture... Et donc un jour: l'écriture et l'encodage mathématique nécessaires à la fabrication de l'IA. Sorcellerie de ceux qui se croient maîtres du langage :)
Face à tant d'images matraquées, tant d’oppression, tant de violence (...) et rompus par tant de servitude réciproque, certains ne sont plus que bruit et d'autres aspirent à retourner au silence, au point que le bruit des premiers devient mort par le remplissage et le silence des seconds, mort par le vide. L'absolument plein et l'absolument vide étant impossibles si non COMMUNICANTS ! Il est donc vain de les réduire à deux extrêmes qui s'affrontent.
Une comparaison s'impose : Toutes ces architectures perverties par notre crise d'adolescence à l'échelle globale, sont comparables à une chambre d'enfant qui se remplit au fur et à mesure que se cumule l’âge. Entre action (mouvement, jeux, bruit, remplissage) et "ne rien faire" (silence, immobilité), la chambre va vite être en bordel. Que doivent faire les parents ? Dire, expliquer, râler (bruit, langage) ou ne rien faire (silence) ? Le fait est que sans un JUSTE MILIEU entre ces deux inverses, aucune méthode ne fonctionne correctement. Moralité : l'entropie est inévitable lorsque les particules de l'univers sortent du "Silence" 0 et se manifestent en un monde cohérent fait d'ordre et de chaos. La chambre existe, elle va se remplir, elle est un système entropique comme un autre. ET chaque objet est le fruit d'une architecture dépendant de celle de notre langage ! Il s'agit donc d'enseigner au mieux à l'enfant ce principe de responsabilité que nous avons face à ce que l'on crée ou consomme, et de lui apprendre à maîtriser ce langage. Langage d'un monde de matière (comprenant sa part de vide) engendré dans la matière et observé, exprimé par la matière dite vivante. La grâce du silence s'opérant lorsque les jeux sont finis et qu'il faut ranger la chambre en se remémorant tout ce que ces parties ont révélé de bon ou de mauvais. Même ce "bruit" intérieur s’estompe lorsque les parents ont écouté l'enfant retranscrire ses expériences de jeux, lui apprenant ainsi de nouveaux mots et de nouvelles façons de concevoir l'expérience. Ainsi l'enfant entre-t-il en doux silence, afin de plonger dans le domaine du sommeil dont le silence est interrompu par les rêves. Des rêves conscients ou non.
Une cocotte minute (les temps) hermétique en plein air :
Tuer le temps après une sempiternelle journée de travail et de récompense ne vous remplit plus ? C'est déjà un bon début, tentons d'en regagner un peu...
Un système verrouillé, c'est une usine sans toit : une expérience collective, une entité sociale, à laquelle nul ne peut se soustraire. Une sorte de prison à ciel ouvert mais doublement hermétique, dans laquelle les ouvriers sont eux-mêmes "hermétiques" à la connaissance qui les fait bosser ! Bosser en produisant eux-mêmes le fruit de la récompense dont ils profiteront inégalement en fonction de leur pouvoir d'achat. Un tel système porte un nom : un système d’exploitation. Et deux adjectifs qu'il ne peut éviter : intensif, exponentiel. Il peut être une bureaucratie ou une machine, une IA qui augmente exponentiellement la puissance et la rapidité de l'entité gouvernante. Reste à payer la facture de ces PORTAILS hermétiques qui nous propulsent dans le futurisme et par lesquels la matière et les esprits sont exploités jusqu'à leur seuil de tolérance. The gate's bill ! Pour faire un peu d'humour millénariste protestantiste. Mais n'allons pas crier au complot,car s'il en existe un vrai, un unique, il n'est que le piège dans lequel l'orgueil humain s'est mis lui-même. Les privilégiés profitant du gap intellectuel qui les élève au dessus des masses n'échappent pas pour autant à la prison consumériste ! Ils ont de nombreuses compensations certes, mais le prix de leur machiavélisme à payer, le jeu de la chaise musicale à jouer, et le poids de la responsabilité du sachant à assumer lorsque leur connaissance "exclusive" et l'expérience imposée aux foules, mènent à la catastrophe.
En démystifiant ces faux semblants et en éclairant un peu ces mécanismes dont l'opacité hermétique nourrit nos discussions d’ascenseur stériles, disons nos palabres quotidiennes concernant ces "pannes" de la vie que l'on ne répare jamais, nous venons de gagner un peu de temps. Ce qui est fort précieux compte tenu de celui qu'il nous reste pour trouver une quelconque issue (OUVERTURE) avant la solution finale qui se fait entendre.
La notion du temps n'est pas dissociable de celle du mouvement dans l'espace. Le changement et son constat par l'observateur. Parlons donc de cela et du progrès, un terme aussi flou que la liberté ou la volonté.
Considérons de nouveau notre prison à ciel ouvert :
Un tel système donne l'illusion d'être progressiste, alors que seule l'entité sociale et la "machine" y gagnent en puissance, en amélioration et en mises à jour permanentes, dévorant toute la beauté naturelle et toute les sources d'énergie du milieu. L'Homme quant à lui régresse et devient une créature digne de l'âge de pierre, pacifié et sophistiqué par une douce barbarie qui ne dit pas son nom, mais fier de maîtriser les fonctionnalités de son dernier outil de communication. Réifié, ne s'adaptant plus qu'aux mises à jour de la machine et incapable de gérer l’ambiguïté croissante et suicidaire des paradigmes auxquels il se soumet.
Une telle cocotte minute planétaire, dont le couvercle semble la couche atmosphérique, est nécessairement sous la coupe d'une entropie consumériste, qui impose des réductions drastiques de population lorsque la frénésie franchit les seuils de tolérance humain et écologique.
Un système ouvert, refondé sur le partage des connaissances, c'est précisément l'inverse !
Briser l'Hermétisme qui enchaîne le maître et l'esclave, le dominé et le dominant, le mage et le moldu selon l'inspiration de J. K. Rowling (en langage plus commun l'initié et le profane) (...), c'est aussi dissoudre les conflits dialectiques qui sont précisément le nerf de toutes les guerres et tensions dont l'instrumentalisation est devenue le moteur de la croissance à l'échelle mondiale.
Un sortilège, qui annule tous les autres sortilèges !
L'art de déconstruire nos langues et langages véhiculaires est donc au cœur des enjeux de notre temps ! Un art qui pourrait permettre à l'école de nous enseigner la réelle valeur du silence et du bruit des particules, ce qui nous éviterait de les violer, de les briser, de les atomiser dans l'exercice puéril de nos pouvoirs.
CAB & H. C. Black's
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