Le péché du Capital, l'argent et le circuit de la récompense
- christophealexisbi
- 28 mars
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 2 jours

Hormis dans le cadre médical, l’utilisation continue du circuit de la récompense a prouvé toutes ses limites, son irrationalité et ses effets pervers : la drogue, le sucre, les écrans, le piège de l'amour propre tendu par les réseaux sociaux… Mais aussi la pratique abusive de l’holocauste, les rituels d’une religion prise au premier degré, la perpétuelle liesse de fin de semaine de l’esclave volontaire, les offrandes démesurées faites aux champions de l’arène, la mécanisation de la catharsis collective, la culture collective de l’autosuggestion individuelle, le business de la pensée positive et sa spiritualité individualiste à la carte… Et globalement, l’organisation du travail et des loisirs imposée à perpétuité par une société consumériste.
Néanmoins, le mode de vie matérialiste auquel nous consentons depuis la fin de l’aventure coloniale et l’aube de la mondialisation que l’on connait de nos jours, dissimule un des versants les plus indicibles et les plus pervers de ce circuit : nous ne nous aimons pas, nous ne nous comprenons pas, mais l’argent et la récompense matérielle nous permettent de vivre ensemble par la grâce de l’accord tacite. Zootopia version 3.0.
Ce phénomène illusoire considéré comme un progrès et comme la meilleure vertu du libre-échange et du libéralisme, est en réalité la bombe à retardement qui explose aujourd’hui aux échelles de nos politiques intérieures et extérieures.
La guerre des stéréotypes, la guerre des sexes, la guerre des générations, la guerre des cultures, la guerre des nations, la guerre des empires et in fine la guerre de tous contre tous, ne sont que l’accomplissement apocalyptique de cette ère de croyances et d’illusions dites unificatrices, qui caractérisent la crise d’adolescence de notre humanité. Une humanité plus jeune qu’elle ne l’imagine, au regard des milliards d’années d’expérience de la vie.
Hors lorsqu’un adolescent en crise persiste dans les illusions qui le galvanisent, lorsqu’il refuse de comprendre les mécanismes qui ont perverti l’éducation de ses parents et ancêtres, lorsqu’il se drogue et devient totalement dépendant au circuit de la récompense, il se retrouve dans le double état du « chat de l’expérience de Schrödinger » : il est à la fois vivant et pourtant déjà mort. Bien heureusement, le mécanisme censé le tuer n’est pas aussi déterminé que celui de cette expérience. En d’autres termes, il lui reste la possibilité d’inverser la donne, de se repentir, de comprendre qu’il risque de passer un point de non-retour, de se tourner de nouveau vers la vie et donc de déconstruire cette expérience et de se réparer. Certains ados ou adultes ayant connu cet enfer s’en sont sortis, d’autres sont morts en ayant semé une souffrance indélébile dans leur entourage.
Alors que dire de toutes ces formes d’opium qui, n’étant pas des drogues en tant que telles, deviennent une compensation palliative admise par l’ensemble de la société ?
L'apocalyptique petit péché du grand Capital, l'argent et le circuit de la récompense...
Schrödingerment vôtre !
CAB
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