« L’escalade financière de l’échec dialectique » (article précédent ) marque le début d’une série de citations et de commentaires inspirées par les retombées de l’éruption conspirationniste de 2001. Un combat public qui oppose le clan des complotistes qui prêchent depuis le fond de la classe et celui des zététiciens qui font honneur au premier rang et tentent de ramener la raison dans les effectifs, dont l’établissement souffre d’une sévère crise du consentement.
« Ils nous mentent » est un slogan légitime et sans âge parmi les gouvernés, tout comme « ils feraient pire s'ils étaient à notre place » constitue la réponse non moins légitime des gouvernants. La théorie du « complot unique » a donc des sources plus anciennes que l’allégorie platonicienne de la Caverne. Notons que sa dimension planétaire contemporaine est proportionnelle à celle du Nouvel Ordre Mondial qui s’annonce. Cette crise majeure du consentement trouve son impulsion dans un contexte inverse : celui des promesses du XXème siècle, de sa démocratie, de ses avancées technologiques et de son aventure coloniale : un terreau fertile pour les premières alternatives populaires aux impasses religieuses et politiques, terreau dans lequel naquirent les herbes folles du néo-syncrétisme. Citons la société théosophique dont le New-Age est la version 3.0, disons la seconde vague, de dimension planétaire. Cette dernière trouve elle aussi son impulsion dans un contexte de « plein consentement » : celui de la relance après le carnage technologique de la seconde guerre mondiale ; un contexte de reconquête de l’espace, de l’atome jusqu’aux étoiles, promettant de sortir l’Homme de sa propre prison planétaire. Le grand livre de la science-fiction s’ouvrait et l’air du temps sentait bon les Trente Glorieuses, sur fond de Guerre froide entre les forces consentantes de l’Est et celles de l’Ouest. C’est entre la montée et la redescente d’acide des seventies que l’alternative ésotérique aux autorités religieuses et politiques, a pris une dimension contestataire planétaire, sur fond de sexe, drogue et rock’n Roll endiablé(s). Une telle crise du consentement impulsée au cœur des nations dominantes est un enjeu politique certain à l’échelle de la compétition internationale, mais c’est aussi une mise à jour obligatoire des méthodes d’exercice du pouvoir, des systèmes d’exploitation et des technologies d’illusion collectives (…) à l’échelle de l’Humanité.
Dans un premier temps, les dérives fantasmatiques du camp complotiste et la zététique condescendante des premiers de la classe alimentaient le grand confusionnisme dans une guerre des boutons récréative dont ont profité les actionnaires du Grand réseau informatique, jusqu’à ce que la classe dite intellectuelle ne mesure ces enjeux colossaux.
Nous avons donc décidé de poster une série de citations pour appuyer notre point de vue concernant cette équation contemporaine des mécanismes d’Histoire, et de les imprimer sur une nouvelle collection de notre « prêt-à-porter qui donne matière à penser » . Lien vers la boutique ci-dessous:
Après « L’escalade financière de l’échec dialectique », voici la seconde punchline de la série « la théorie du complot pour les nuls. »
La théorie du complot pour les nuls - Le conspirationnisme sur l’échiquier du pouvoir :
Le complot unique est une nouvelle dérobade trouvée par l’orgueil humain pour contourner le complexe de sa servitude volontaire. Pour les politiques, cette crise du consentement affectant la démocratie occidentale, n’est qu’un paramètre sur l’échiquier de la globalisation.
CAB
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