Au-delà de la morale, l'éthique a-t-elle un sens ?
- christophealexisbi
- 16 mars
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 2 jours

Questions ou affirmations, ce qui sort de la bouche des enfants soulève souvent les équations des vérités qui nous dérangent... A tout âge semble-t-il !
L'éthique a-t-elle un sens ?
"Papa, si la vie est dure et injuste, pourquoi veux-tu que je sois gentille et honnête ?"
Quelques éléments de réponse :
Parce que la vie n’est pas injuste, pas plus qu’un univers. A son origine la vie n’a d’ailleurs pas d’intention ou d’intérêt particulier si ce n’est celui de vivre. Mais l’évolution a doté l’Homme de grands pouvoirs qu’il n’assume pas nécessairement. Elle l’a aussi doté de ce qu’on appelle le libre arbitre. Les adultes eux-mêmes se font un boulet, un méga complexe de cette notion difficile à comprendre. Pour éviter un long discours, on peut dire qu’il s’agit du choix d’agir en se posant la question de ce qui peut être une bonne ou une mauvaise décision… Pas simple ! Mais on peut dire que plus nous agissons en connaissance de cause et de conséquence, plus nous assumons ce libre arbitre. Ok pour un enfant c’est une montagne dont même les adultes ne peuvent atteindre le sommet, heureusement votre innocence vous protège ! En cela on peut dire que la vie est bien faite, disons qu’elle est innocente elle aussi, mais en plus de cela elle est logique et bénéficie de milliards d’années d’expérience. Pour reprendre tes mots, être gentil et honnête nous aide à appréhender cette responsabilité et à transmettre ce que nous en savons en évitant l‘abus de pouvoir et le mensonge, avant même d’avoir tout compris à tout cela !
Ça va te paraitre un peu compliqué, mais en grandissant avec sagesse, tu pourras comprendre ceci :
Pour assumer les pouvoirs qui nous donnent la folie des grandeurs, nous devons donc utiliser à bon escient un autre attribut dont nous a doté la nature : la faculté de comprendre les forces qui nous déterminent et nous conditionnent, y compris celles qui découlent de nos propres modèles de société ou de ce libre arbitre et autres capacités dont nous sommes pourvus. Car plus une créature a cette « liberté de penser, d’agir ou de créer », disons cette marge de manœuvre dans un univers dont les règles sont déterminées, plus elle a de pouvoir sur les esprits et sur la matière… Ce qui implique une grande responsabilité !
« Mais papa (...) pourquoi les animaux ne font-ils pas autant de mal que nous ? »
Les animaux n’ont pas ce problème parce bien qu’ils n’aient pas d’autre choix que de se manger les uns les autres pour survivre, ils ne se demandent pas pourquoi. Nombre d’entre eux se font même la guerre pour cette survie, les fourmis et les termites par exemple, mais ils ne se posent pas autant de questions que nous, ils ne cherchent pas à comprendre le sens de leur existence, ils ne se posent pas même de questions sur leur mort et n’en veulent ni à l’univers, ni à leur semblables pour cette règle logique qui fait que tout organisme vivant et mouvant doit consommer de l’énergie et donc manger pour se maintenir en vie. C’est pour cela qu’ils ne se torturent pas avec autant de volonté et de méchanceté et qu’ils ne commettent pas toutes les horreurs dont les Hommes se rendent responsables. Le pouvoir, le libre arbitre ou même l’argent ne signifient rien pour les animaux, ils demeurent à leur place profitant des attributs dont ils sont dotés sans être capables de s’opposer à l’ensemble des lois de la nature et de tout détruire pour leurs intérêts particuliers.
La petite fille : « Alors pourquoi les adultes font-ils autant de malheurs et de catastrophes alors qu’on nous apprend qu’ils sont supérieurs aux animaux et que les enfants doivent les écouter ? »
Pour toutes les personnes qui consacrent un minimum de temps à s’intéresser aux malheurs du monde et à la condition humaine, cela revient à se demander « Mais comment en est-on arrivés là ? »
Les Hommes eux se posent toutes ces questions dont même un chien bien éduqué se moque comme de sa première laisse ! Mais ils se les posent mal et y répondent différemment en fonction des partis pris et des cultures qui les conditionnent. Cette liberté de penser qui est le propre de l’Homme, ainsi que ces conditionnements engendrés par leurs propres cultures, les poussent à imposer leurs réponses aux autres et à rejeter sur eux tous leurs malheurs. Bien malheureusement ce conflit permanent, qui n’est que le reflet de l’incomplétude de nos certitudes et de notre échec à appréhender une idée commune de la vérité, engendre un besoin de moyens militaires. Le pire, c’est que ce phénomène est aussi un facteur de croissance de nos différentes cultures et civilisations. Et pour que cette croissance puisse avoir la puissance que nous lui souhaitons pour vaincre, pour nous venger ou pour dominer, l’Homme en arrive même à pratiquer des génocides, à consumer la nature et à massacrer les animaux à grande échelle.
C’est donc nous qui sommes en majeure partie responsables de notre souffrance et non la vie, la nature, le monde terrestre ou même la logique que l’on pourrait décrire comme une matrice caractéristique de l’intelligence de toute création, de tout univers. Comme je te le disais, être gentil et honnête nous aide à appréhender cette responsabilité et à transmettre ce que nous en savons en évitant l‘abus de pouvoir et le mensonge, avant même d’avoir tout compris à tout cela !
Version longue, pour ados et parents avisés :
Mais allons plus loin, ce qui t’aidera à comprendre que les mathématiques font partie de la magie du langage et ne sont pas cette matière ennuyeuse et apparemment sans relation avec la vie… Cette matière qu’on vous impose pour faire partie des meilleurs challengers de notre monde industriel totalement désenchanté.
Ne pas être gentil et honnête peut permettre de se protéger soi-même en laissant les autres et la vérité de côté, quitte à ce que tout le monde devienne comme cela et vive sur le dos de tout ce que la terre peut encore porter d’innocence. Dans ce domaine, même les malhonnêtes et méchants vivent en s’exploitant les uns les autres. On appelle cela la loi du plus fort, tout ceci est négatif et même un certain Darwin, le père de la théorie de l’adaptationnisme, se faisait un cauchemar de cette interprétation idiote de sa pensée. Chez l’Homme, le couple formé par le courage et l’instinct de domination constitue souvent la vertu des imbéciles. En revanche petite fille, l’honnêteté et la gentillesse ou la compassion, ne t’empêchent pas d’être forte et implacable !
Et voici ce que nous apprennent les mathématiques :
Multiplier du négatif avec du négatif donne un résultat positif, tout comme multiplier du positif avec du positif ! Mais multiplier des facteurs positifs et négatifs donne du négatif. Le moins l’emporte.
Voilà ce que cela signifie, on appelle ça le versant sémantique des mathématiques : les valeurs négatives des êtres proviennent de leur souffrance et des conséquences de la négativité qu’on leur fait subir ou qu’ils engendrent eux-mêmes. Si à ces derniers tu opposes de belles et justes valeurs, autrement dit si tu fusionnes avec eux (multiplication) en imposant tes pensées positives dans l’opération, il y aura conflit ou séparation immédiate sans résultat ; bref que du négatif pour eux et pour toi. Plus par moins donne moins ! En revanche, si tu acceptes de mettre tes certitudes positives de côté pour embrasser et comprendre le mal qui les ronge (le négatif), vous passerez un meilleur moment, la confiance s’établira et rendra possible le retour des valeurs positives en ton interlocuteur. Or qu’as-tu fais en acceptant cet effort ? Tu as gardé tes valeurs, mais dans l’échange tu as inversé ton signe positif et l’a remplacé par un négatif sans pour autant changer la « valeur absolue » de ta pensée. Moins par moins donne plus ! Bien entendu, si tu échanges des valeurs positives avec quelqu’un qui en est aussi chargé, la question ne se pose pas et l’échange demeure positif. A moins que vous ne soyez pas en accord, disons que vous ne partagiez pas les mêmes idées sur ces valeurs positives… Dans ce cas la même règle s’applique et chacun des interlocuteurs se pensant dans le vrai doit être capable de se mettre à la place de l’autre, même si de son point de vue il le considère dans le faux. Et il en va de même concernant un dialogue entre quelqu’un de malheureux, défais et une autre personne emportée par le positivisme. On appelle cela la possibilité d’un accord entre les forces de la sérendipité et de la zemblanité. Au passage, nous venons d’évoquer la relativité, qui est une autre notion sémantique et mathématique très importante.
CAB
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